Lien vers l'émission : www.franceinter.fr/biocoop-quand-le-modele-cooperatif-lorgne-sur-la-grande-distribution
« La structure du réseau a évolué (…). Elle est passé d’une culture coopérative où le consommateur était au centre du fonctionnement, à une culture de rentabilité. Les SARL familiales ont supplanté les coopératives de consommateurs. »
Biocoop La Gambille est, depuis son origine en 1983, une coopérative de consommateur.rice.s. C’est-à-dire que ce sont les sociétaires qui décident, en assemblée générale, des orientations de la coopérative. Le directoire, aujourd’hui composé de 2 personnes, gère la coopérative : commerce, finances, ressources humaines, communication, etc. Le conseil de surveillance représente les coopérateurs : il s’agit d’un groupe de bénévoles élus lors de l’assemblée générale. Ils nomment les membres du directoire, contrôlent la gestion de la coopérative et s’assurent que nos valeurs fondamentales sont respectées.
Le directoire et le conseil de surveillance de La Gambille ont été renouvelés en février 2020 car ils n’étaient plus en accord avec les attentes des sociétaires. Ils se sont engagés, ensemble, à définir et à mettre en œuvre un nouveau projet d’entreprise, en concertation avec les salarié.e.s.
« Des conflits sociaux qui se succèdent (…) : force est de constater que la galaxie Biocoop s'est beaucoup transformée ces dernières années, et cette transformation a suscité des tensions. »
Avec l’essor du bio, la coopérative La Gambille est passée d’1 magasin en 1983 avec seulement des bénévoles, à bientôt 5 magasins et 65 salarié.e.s aujourd’hui. Ce développement rapide a nécessairement créé des tensions au sein des équipes. Plusieurs conflits sociaux ont ponctué l’histoire de La Gambille, avec notamment une grève de salarié.e.s il y a une 10aine d’années. Récemment, le climat social s’était fortement dégradé entre l’ancienne direction et les salarié.e.s, La Gambille a dû faire appel à une médiation qui n'a pas suffi à apaiser les tensions.
Il serait inutile de nier ces difficultés qui font partie de la vie de notre coopérative. Aujourd’hui, les échanges entre le conseil de surveillance, le nouveau directoire et le CSE, représentant les salariés, sont apaisés et constructifs. De nouveaux outils voient le jour pour améliorer les conditions de travail des salariés au quotidien, une prime d’ancienneté a été discutée avec le CSE et est effective depuis janvier 2021. Un travail conséquent sur la marge et les prix a également été mené et se prolongera dans les mois à venir.
« Biocoop s’est éloigné des agriculteurs »
Nos magasins travaillent avec plus de 100 producteur.trice.s locaux.ales. Il s’agit majoritairement de « petit.e.s » fournisseur.euse.s direct.e.s, comptant au maximum 3 salarié.e.s en ETP (Équivalent Temps Plein).
Pour contribuer, à notre niveau, à pérenniser leur activité, les marges appliquées sur les produits fournis par ces fournisseur.euse.s locaux.ales et direct.e.s sont plus basses.
Si nous ne sommes, il est vrai, pas agriculteur.trice.s, et ne prétendons pas l’être, nous faisons le maximum pour être en lien et travailler en concertation avec nos fournisseur.euse.s direct.e.s et être à l’écoute de leurs contraintes. Au niveau des fruits et légumes par exemple, le coordinateur du rayon organise chaque année une réunion de planification de la production avec les fournisseur.euse.s maraîcher.ère.s locaux.ale.s et direct.e.s. Un échange en toute transparence, qui permet à chacun d’anticiper et de s’organiser.
De plus, La Gambille s'est montrée solidaire de nombre d'entre-eux dès le début du confinement de mars 2020 et la fermeture des marchés de plein-air. Pour les aider à écouler leur production la Gambille a baissé ses marges de 10%!
« Il n’est pas rare que le travail des dimanches et des jours fériés ne soit pas plus valorisé qu’ailleurs dans la filière, et des avantages qui existaient il y a quelques années ont été supprimés. »
La question s’est posée il y a 2 ans pour La Gambille mais la volonté de rester fermé les dimanches et jours fériés a été réaffirmée par le conseil de surveillance ainsi que par les salarié.e.s.
Parmi les avantages proposés, et non des moindres, la remise sur achat dont bénéficient les salarié.e.s est de 25%. Le cahier des charges Biocoop impose un minimum de 15%. Les salarié.e.s bénéficient également d’une mutuelle prise en charge à 100% et de tickets restaurants.
Notre coopérative ne prétend pas être parfaite, mais nous faisons en tous cas au mieux pour porter haut nos valeurs, dans un contexte de fort développement du réseau. Où il s’agit de « faire coopérative », tout en gardant nos spécificités.
Nous restons évidemment disponibles pour répondre à toute autre interrogation : communication@lagambille.fr